.
Dans le cadre des joyeux concours de caricatures sur Facebook,
une des cibles actuelles est Martin Scorsese. Bien que ce ne soit
pas un score très élevé, ça reste un grand bonhomme. Sa mère
lui disait d’ailleurs : « tu es plutôt un bon garçon, Marty, t’as que
six travers… » Il saura s’en souvenir. Voici donc quelques essais
réalisés sur des Post-it.
.
.
.
.
.
.
De plus en plus stylisé tout ça ! Maëster cubiste ? Où cela s’arrêtera-t-il ???
Disons que j’essaye des trucs. Mais les cubes ne sont pas vraiment mon truc, ni gros ni petits…
stop le massacre fait nous des vrais dessins! de l art quoi ,suis sur que tu peus arriver 😉 because you are a maaaaster
Ce sont de vrais dessins. Faits avec un vrai crayon. Et je massacre si je veux…
Vos caricatures depuis des mois sont très géométriques (et adéquat). Si la pertinence des traits fait que vous êtes un maitre, vous vous caricaturez vous même, dans un excès dont vous n’avez peut-être pas besoin.
Aucun jugement mais comment expliquer ce partie pris ?
Je ne vois qu’expérimentations là où vous voyez un parti pris. Histoire de ne pas ronronner dans ce qu’on connaît déjà. En tout cas dans ce que JE connais déjà. Pour essayer d’avancer, d’évoluer.
Marilyn très géométrique ? https://maesterbd.wordpress.com/2014/03/11/somethings-got-to-give/
Harold Ramis très géométrique ? https://maesterbd.wordpress.com/2014/02/26/fin-dun-jour-sans-fin/
BHL très géométrique ? https://maesterbd.wordpress.com/2014/02/25/pas-de-medaille-aux-j-o-de-kiev/
Etc
Sincèrement, je trouve ça intéressant graphiquement. Montrer le maximum en un minimum de trait, c’est toujours très fort. Le « minimalisme » dans les dessins m’a toujours attiré (d’où mon goût pour les strips, genre Watterson, Schulz ou Quino par exemple). Cette apparente simplicité est toujours extrêmement complexe à atteindre. Je suis toujours très admiratif des artistes qui tentent des choses différentes (comme Mœbius qui passait du dessin réaliste au dessin minimaliste avec, semble-t-il, une facilité déconcertante). Il y a vraiment un truc à creuser. N’hésitez pas à continuer, c’est très prometteur!
Merci, cher Zoun, et également pour le message privé (il faut bien dire skier, mieux vaut tard que jamais…). J’ai bien l’intention de continuer, de toute façon.
Moebius avait cette curiosité d’aller toujours là où on ne l’attendait pas. C’est sans doute une question d’enthousiasme ; toujours avancer et défricher. Ce qui l’a gardé jeune jusqu’au bout.
C’est rigolo comme expérience !
Un genre de rubixcub d’un visage ! 😉
L’exercice est amusant, on reconnaît bien le cinéaste malgré ces cubes, et pour moi l’émotion est transmise, donc réussi !
Merci. L’émotion, je ne sais pas. Pour moi, ce sont plus des exercices, des gammes. Cela ne remplace pas les caricatures plus poussées que je continue à faire, mis ça me permet de chercher où est l’essentiel d’un visage.
et puis, lorsqu’on est confronté à d’excellents autres caricaturistes (sur facebook), ça incite à chercher d’autres directions, d’autres manières de faire. C’est très stimulant.
> L’émotion, je ne sais pas.
Oui, j’ai écrit un peu trop vite, un peu irrité par les commentaires du dessus 🙂
En fait, j’ai toujours trouvé qu’on travaillait mieux « sous contrainte ». A une lointaine époque, lorsque je composais des petites bêtises sur ordinateur, il m’arrivait de participer à des concours de composition dits « chiptunes » lors desquels chaque participant recevait le même lot de samples « minimalistes » et devait produire un morceau. N’avoir qu’une palette restreinte d’outils permet de se concentrer sur le reste, ce qui constitue la nature même de l’oeuvre, la charpente : la mélodie, le rythme.
Alors dans votre cas, il s’agit de restituer ce qui « constitue » une personne même, on est encore moins « libre », mais le résultat peut s’apprécier immédiatement.
La contrainte impose d’avoir de l’imagination. Pour l’accepter, l’utiliser, la contourner. C’est toujours intéressant, quand c’est une contrainte acceptée.
Mmm reflexion qui me rappelle ce que me disait un formateur dans le cadre d’un atelier d’ecriture
Axiome un la contrainte libere
Axiomme deux il faut aussi savoir se libérer de la contrainte…. Lors que l’on bute.
Sortir de sa zone de confort c’est aussi l’élargir…
Note le troisieme dessin me rappel un georges pompidou
J’ai aussi pensé à Pompidou. Mais j’aime moins ses films…
Ceux avec Marylin ? (pompompidou… piou !)
🙂 Nul doute que Pompidou s’est fait des films avec Marilyn. Sans sourciller, même.
J’adore ! Et en plus, voilà qui me transporte quelques années en arrière où l’ami Solo, le maître Solo, dessinait devant nos yeux médusés, à grands traits, les personnes présentes dans l’assistance, et accessoirement à la fin d’un repas sur une nappe. On savait rire en ce temps-là, et se remettre en question. Et expérimenter, comme vous le faites si bien, Maëster. Ignorez les grincheux, accrochés à leurs petites habitudes, qui osent parler de massacre devant quelques essais amusants et ma foi fort réussis (pas si facile, la géométrisation, l’épaisseur du trait, le cadrage !). MERCI pour ce plaisir visuel et continuez !
Il y avait Solo, il y a Gibo ou Lexi (voir son site ici) ; j’admire cette science de simplifier au maximum tout en conservant la ressemblance. C’est tout un art. Et comme disait une autre victime actuelle des concours de caricatures : “Il semble que la perfection soit atteinte, non quand il n’y a plus rien à ajouter mais quand il n’y a plus rien à retrancher.” (Antoine de Saint-Exupéry).
Merci pour le lien ; une découverte enrichissante et rafraichissante pour moi !
Oui, il y a de très belles choses…
Je trouve ça beaucoup mieux ce que vous faites sur des post-it. D’ailleurs la BD d’Oubrerie sur Picasso mentionne que Picasso s’était fait traiter de « caricaturiste » par le critique d’art Félix Fénéon.
On dit bien que « la critique est aisée mais l’art est difficile », mais je crois que c’est l’inverse, tant on peut citer d’excellents artistes et si peu d’excellents critiques.
J’ai même l’impression que les meilleurs (et excellents) critiques se trouvent toujours parmi les grands artistes (par exemple Baudelaire, Proust…).
On ne critique bien que ce que l’on connaît bien.
Très belle approche en forme d’hommage à Cassandre (l’affichiste). Je salue cette façon de faire des clins d’oeil à l’histoire de l’art, à dépasser les genres.
Et voilà qui peut vous intéresser : Greg Guillemin, un graphiste qui reprend des icônes pop façon affiches années 30.
Moi je retiens surtout le Martin score seize et le t’as que six travers ^^
Vous avez autant d’aisance sur les jeux de mots que sur le dessin 😀
Je crois que le moniteur de bateau de martin scorsese lui disait souvent:
« quand les bateaux tanguent c’est que les safran chie! »
Les safrans chient … :s désolé j’écris trop vite, et quand je relis pas…. Fâché avec l’aurtaugraff et la grammère depuis très petit. J’essaye de prendre ça avec humour mais c’est très handicapant :s
Je vous rassure, plein de gens sont fâchés avec la grammère. Mais il faut dire qu’elle a un caractère épouvantable.
J’aime beaucoup le deuxième.
Y a-t-il un rapport caché entre Scorsese et la forme cubique ?
Martin Square-sese ?
Cher Maître, vous êtes le Philip Glass (j’adore !) de la caricature !!
J’espère ne pas être d’une école trop répétitive…
Bonjour M.MAESTER, je suis un fan fini de tout votre travail, vraiement admirable , depuis longtemps je me regale de tous vos dessins, merci de tout ce que vous accomplissez…. BD, collaboration au Fluide et surtout a votre art de dessiner l’angle juste de certains personnnages , mysterieux et populaires mais avec la carrure certaine de ceux qui ne la voient pas ou jamais. Merci mon vieux ,sans toi je ne serai que peu….Marc a montreal Quebec
Heureux que vous trouviez un écho dans ce que je fais, mais je vous rassure ; avec ou sans moi, vous êtes beaucoup. Puisque vous êtes humain, et en vie.
Portez-vous bien.
Cela me rappelle un dessinateur mais je ne sais pas lequel…
Cassandre pour les affiches
Style années 30, c’est joli.
Pour l’abstraction dans la caricature, il y a bien sur Solo, mais aussi Al Hirschfeld pour une ligne claire
Il y a eu aussi Pierre Etaix qui utilisait les petits carreaux d’un papier quadrillé pour schématiser ses caricatures.
Pierre Etaix, la grace d’un funambule trop timide…
Et trop peu connu.
Très intéressantes recherches. Bravo.
Le troisième post-it est vraiment osé et j’avoue que sans les autres je n’aurais pas compris ce dessin. Avec l’ensemble de la démarche, c’est du grand Art. Bluffant ! Rebravo.
Merci. Il manque sans doute quelque chose au troisième dessin pour être pertinent. Les yeux, sans doute.
C’est fou, j’ai sauté le texte pour aller directement aux dessins, et j’ai reconnu Scorcese dès le premier, alors que ce n’est pas du tout dans votre style habituel. Vous êtes décidément très très fort!
Merci. Très fort, je ne sais pas ; pas assez à mon goût. Je travaille à m’améliorer…